Recherche

Les personnes présentes aux tables d'information échangent leurs points de vue.

2ème forum national pour la protection des jeunes face aux médias 2013

« Interdire peut réduire les compétences médiatiques »

Le Forum professionnel a fourni une vue d'ensemble des défis de la protection de la jeunesse face aux médias : des expertes et experts du domaine ont présenté les évolutions, les opportunités, les risques et les tendances actuelles. Les connaissances et les stratégies de prévention y ont été activement débattues, à l'instar du Prof. Uwe Hasebrink, pour qui " plus les jeunes sont compétents en matière de médias, plus ils s'exposent aux risques des médias numériques, mais aussi, plus leurs expériences négatives se font rares. En revanche, la médiation restrictive des parents entraine des risques - mais aussi des compétences médiatiques - moindres. "

Une protection efficace des enfants et des jeunes face aux médias requiert une collaboration des acteurs s'engageant pour la promotion des compétences médiatiques, aussi bien que ceux qui sont actifs dans la régulation. Le Forum professionnel pour la protection de la jeunesse face aux médias permet donc à la Confédération de mettre sur pied une plateforme de réseautage et d'échange. Les discussions ont effectivement porté sur les conseils et suggestions visant à favoriser un usage quotidien des médias plus sûr et adapté à l'âge, et ce au sein de la famille, à l'école, dans les loisirs ou d'autres situations d'accompagnement. Elles se sont également axées autour des stratégies de promotion des compétences médiatiques prometteuses dans ces différents contextes.

→ Programme

Forums et Ateliers

Les avis des experts au sujet de l’impact que la consommation de médias a sur la psychologie du développement divergent fortement. Dans le 1er forum, le prof. Ohler a parlé de ses recherches sur la perception des médias par les jeunes enfants. Il ressort d’une étude longitudinale que les compétences des jeunes enfants en littératie médiatique constituent un prédicteur de leurs futures performances scolaires. Ceux qui possèdent davantage de compétences dans ce domaine font preuve par la suite de meilleures aptitudes à la lecture et à l’écriture et de plus grandes compétences mathématiques. Les études menées ont révélé en outre que les enfants qui ont la permission d’utiliser les médias parviennent mieux que les autres à résoudre des exercices « spatiaux ». De plus, leur compréhension narrative est stimulée, qu’on leur lise un livre ou qu’ils découvrent une histoire par l’intermédiaire des médias. Selon le prof. Oehler, il semble qu’il y ait un rapport entre littératie médiatique et intelligence. D’ailleurs, qui dit littératie médiatique dit aussi savoir lire et écrire.  

 

Au cours de la discussion, la règle 3-6-9-12 de Serge Tisseron a été remise en question. Le prof. Oehler recommande de ne pas l’appliquer de manière trop stricte, pour autant que les parents assument un rôle de médiateurs et tiennent compte du temps d’attention de l’enfant.  

   

Intervenant: Prof. Peter Ohler, Institut de recherche sur les médias de l’Université de technologie de Chemnitz (D) : « Education précoce aux médias et psychologie du développement »

Dans le 2e forum, la prof. Misoch a parlé du comportement d’automutilation (CAM). Il s’agit d'un comportement délibéré qui est le symptôme d’autres troubles. Les sujets visent par là un objectif d’autorégulation (ressenti de son propre corps, autopunition), de gestion des événements traumatisants (abus), de reconnaissance sociale (communiquer sur ses émotions, recevoir de l’attention, exprimer l’appartenance à un groupe). Dans la vie réelle, le CAM se pratique secrètement, mais certains se servent d’Internet pour l’afficher sur des sites privés anonymes, des forums ou des blogs et échanger leurs vues sur le sujet, parfois avec des photos. Sur YouTube, il arrive que les visages soient reconnaissables. Sur Facebook, par contre, le CAM est pratiquement absent, car c’est une plateforme où l’on préfère ne montrer que les bons côtés.

 

Le problème du CAM n’est guère perçu du grand public. Ce n’est que par Internet qu’il se crée un public ou une communauté qui n’existeraient pas autrement. Les plateformes en ligne favorisent la propension à l’autorévélation. Elles offrent d’un côté la possibilité d’obtenir de l’aide, mais peuvent aussi encourager une sorte de compétition : c’est à qui postera les pires photos, même si les règles des blogs utilisés l’interdisent et suppriment ces images.

 

Intervenante: Prof. Dr. Sabina Misoch, Institut für Medien- und Kommunikationswissenschaft, Universität Mannheim (D):

«La douleur contre la douleur» -  Le comportement d’automutilation (CAM) et sa représentation sur Internet

 

Le forum 3 s’est intéressé au débat actuel suivant : la cyberdépendance constitue-t-elle une maladie psychique à part entière qui peut s’exprimer sous plusieurs formes (jeux de hasard, jeux vidéo, pornographie, shopping, etc.), ou est-elle la conséquence d’autres maladies (angoisse, dépression) ? La tendance est à reconnaître la cyberdépendance comme une maladie en soi, au même titre que l’alcoolisme ou la toxicomanie. Gregor Waller, de la ZHAW, a rapporté les réponses fournies par la recherche à ces questions : quels sont les symptômes typiques d’un comportement cyberdépendant ? Quelles thérapies existent et quelle est leur efficacité ?

 

Valérie Wenger Pheulpin, de la Fondation Neuchâtel Addiction, a parlé ensuite des observations qu’elle a faites sur le terrain et montré à l’aide d’exemples à quels niveaux se passe une intervention. Pour conclure, elle a présenté quelques offres existantes en matière de prévention, de traitement et de réduction des dommages.

 

Gregor Waller, responsable du pôle de recherche Développement psychosocial et médias à la Haute école zurichoise de sciences appliquées ZHAW: Internet, jeux vidéo, téléphone portable: frontière entre utilisation intensive et dépendance comportementale

 

Valérie Wenger Pheulpin, coordinatrice de la prévention, Fondation Neuchâtel Addiction:

Usage excessif de jeux vidéo et internet. Les cyber-usages en fond d’écran!

 

Dans le forum 4, la prof. Martyniuk a présenté les résultats d’une étude actuelle sur les expériences sexuelles réalisées sur Internet par des jeunes allemands âgés de 16 à 19 ans. Elle a fait remarquer qu’Internet est un terrain d’expérimentation où les jeunes acquièrent leurs premières expériences. Faire des connaissances, flirter avec des contacts rencontrés par hasard ou consommer de la pornographie sont des comportements ordinaires sur Internet. Chez les filles, on parle plutôt de contact avec la pornographie que de consommation, car leur expérience avec le matériel pornographique est le plus souvent accidentelle (par exemple par des pop-up).

 

Un bon tiers des jeunes ont déjà rencontré une personne connue sur Internet et certaines de ces rencontres ont même débouché sur des relations stables. La plupart des jeunes sont prudents lors de ces rencontres : ils s’y rendent avec des amis et prennent rendez-vous dans des lieux publics. La grande majorité des jeunes (94 %) n’envoient pas de photo d’eux nus par Internet. Parmi ceux qui le font, certains les envoient aussi à des inconnus, ce qui représente un risque. 13 % des jeunes ont déjà fait l’expérience du cybersexe, avec des partenaires connus ou inconnus. Leurs motivations sont les suivantes : curiosité, « fun », aspect de la sexualité de couple. 12 % ont déjà été harcelés sur Internet. Les formes de harcèlement les plus fréquentes sont les demandes de services sexuels et l’exhibitionnisme par webcam (interlocuteur qui montre ses parties génitales à l’improviste sur le chat). Les filles réagissent en interrompant le chat et en ignorant leur interlocuteur.

 

Christine Fayet, formatrice-consultante en santé sexuelle et reproductive, a fait observer qu’Internet a provoqué une modification des comportements dans la mesure où la sexualité dépasse aujourd’hui la simple sphère privée et prend une dimension publique. Cela concerne aussi la publication de photos ou de vidéos intimes sur Facebook. Selon elle, de tels comportements sont ordinaires. Elle a également insisté sur l’importance de l’éducation sexuelle dans la prévention des expériences négatives ainsi que de l’information sur les risques. Il existe une contradiction entre la loi, qui interdit l’accès au matériel pornographique pour les mineurs, et les comportements de consommation des jeunes. La police (brigade des mineurs) et les services de la jeunesse doivent fournir un travail complémentaire.

 

MA psych. Urszula Martyniuk, collaboratrice scientifique, Institut de recherches en sexologie et de psychiatrie forensique, Clinique universitaire de Hambourg-Eppendorf, Centre de médecine: Expériences sexuelles des jeunes sur Internet

 

Christine Fayet, Formatrice-Consultante en Santé Sexuelle et Reproductive, Intervenante Systémique & ACS Expériences en éducation sexuelle auprès des adolescents

Le forum 5 abordait le phénomène du cyberharcèlement sous les angles théorique et pratique. Les intervenants l’ont montré tous les trois : les jeunes qui sont victimes de cyberharcèlement ou le pratiquent eux-mêmes sont également touchés dans la vie réelle ; il n’y a quasiment pas de victime ou d’auteur d’un harcèlement exercé exclusivement en ligne. Il ressort des études menées que le harcèlement classique est trois fois plus fréquent que le cyberharcèlement. Sonja Perren relève que la gravité d’un cas ne dépend pas du fait qu’il ait lieu en ligne ou dans la vie réelle, mais du caractère public ou anonyme de l’humiliation. Le cyberharcèlement est rarement public, mais plus souvent privé ou semi-public.

 

Selon Sonja Perren, la science n’a pas encore fourni de réponse claire à la question des stratégies de prévention efficaces contre le cyberharcèlement. Malgré tout, comme le relève Mario Antonelli, de longues années de pratique de la prévention de la violence permettent de dire ce qui est efficace, car le cyberharcèlement est d’abord une forme de violence et non un problème lié aux médias.

 

C’est donc une approche globale qui s’impose : il faut que la prévention du harcèlement inclue le cyberharcèlement en tant que forme particulière. En effet, la prévention contre le premier agit aussi contre le second. Mario Antonelli souligne aussi à cet égard que la prévention du harcèlement est une tâche qui incombe à l’école tout entière, et non à l’enseignant pris individuellement. Il n’en reste pas moins qu’un enseignant qui a connaissance d’un cas doit absolument réagir aussitôt. Or, comme le montre l’étude genevoise qui a été présentée, ce n’est pas souvent le cas : en l’occurrence, seuls trois enseignants sur treize ont réagi. 

 

Prof. Dr. Sonja Perren, responsable du projet FNS netTEEN, Université de Constance et Haute école pédagogique du canton de Thurgovie:

Pour une prévention efficace du cyberharcèlement : Quels sont les enseignements à tirer des dernières études scientifiques?

 

May Piaget, Secrétaire générale adjointe, Département de l’instruction publique, de la culture et du sport DIP et Pascal Edwards, Directeur du Service de la scolarité de l’enseignement secondaire II postobligatoire, DIP, Canton de Genève:

Harcèlement-cyberharcèlement: mesurer et agir au sein des écoles genevoises

 

Mario Antonelli, responsable Projets et développement, Centre de prévention de la violence de la Ville de Zurich: « Prévention du cyberharcèlement et intervention : les leçons de la pratique »

Trois brefs exposés ont offert aux participants une vue d’ensemble des derniers développements. Le prof. Daniel Süss a commenté l’impact des innovations technologiques sur l’utilisation des médias par les enfants et les jeunes. Les mots-clés sont ici l’accroissement fulgurant de la mobilité, le stockage de données en clouds, l’interaction homme-machine et l’individualisation. La présence dans les médias sociaux, le multitasking dans l’usage des médias, le temps d’utilisation et le nombre de types d’utilisation continueront d’augmenter, et les utilisateurs seront toujours plus jeunes. 

 

Dirk Bosmans, de PEGI (Pan European Game Information System), a donné une idée générale de la manière dont smartphones et tablettes ont modifié l’offre et les comportements commerciaux dans le domaine des jeux vidéo, indiquant aussi comment PEGI for Apps permettra de continuer d’assurer à l’avenir la protection des jeunes à cet égard. Il a signalé en outre que PEGI est en train de mettre en place un système de classification des applications. Patrick Britschgi, de Swisscom, a expliqué les dispositifs techniques de protection qui existent pour Internet et pour les smartphones, en précisant que les dangers ne sont pas les mêmes suivant l’âge de l’enfant et l’utilisation faite des médias, et qu’il existe donc différentes fonctions de sécurité appropriées pour y répondre.

 

Prof. Dr. Daniel Süss, Directeur Etudes & Recherche, Professeur pour la psychologie des médias, Haute école zurichoise de sciences appliquées ZHAW (disponible seul. en allemand):

Entwicklungs- und Nutzungstrends im Bereich der digitalen Medien und damit verbundene Herausforderungen für den Jugendmedienschutz

 

Dirk Bosmans, Pan European Game Information System: Games heute und neue Regulierungsansätze im Bereich PEGI for Apps (disponible seul. en anglais):

Video games today

 

Michael in Albon, Jugendmedienschutz-Beauftragter patrick Britschgi, Verantworlicher für Sicherheitslösungen Swisscom AG: Technische Schutzmechanismen im Bereich Internet und bei Smartphones

Si les offres d’information qui existent en Suisse sont nombreuses, elles sont surtout utilisées par des personnes déjà bien informées et très motivées. Par ailleurs, elles ne sont guère accessibles aux personnes vivant en zone rurale, elles sont peu interactives ou participatives, et il n’y en a pas qui sont ciblées sur la population immigrée. C’est ce qui ressort d’un état des lieux commandé par l’Office fédéral des assurances sociales. Maya Mulle soulignait à ce propos que la formation des parents est d’autant plus efficace qu’elle est individuelle, avec cet inconvénient qu’elle touche alors moins de parents à la fois. Formation des parents CH préconise que les compétences médiatiques soient aussi comprises comme compétences éducatives : elles incluent transfert de connaissances, échanges et réflexion. Il faut que les offres soient proches du vécu des parents, avec des conseils pratiques et concrets.

 

L’expérience faite avec Zischtig.ch montre que les cours plaisants et divertissants sont appréciés et que la formation des parents produit des effets durables lorsque les adolescents y sont associés. Zischtig.ch a fait des expériences positives avec des parents immigrés également dans le contexte des cours obligatoires (via l’école).

 

Le projet vaudois « Jardin des parents » (en coopération entre le canton, une association de parents et les écoles) constitue un exemple de formation des parents d’accès facile. Des animateurs plurilingues discutent avec les parents en fonction des soucis qui les préoccupent. Le programme de visites à domicile petits:pas est lui aussi conçu pour être très accessible. Ce programme ludique et didactique pour les enfants en bas âge des milieux socialement et culturellement défavorisés vise avant tout à former les parents grâce à l’apprentissage par l’observation. Il se déroule d’abord au domicile des familles puis, après une certaine phase d’accommodation, il comprend aussi des rencontres de groupe régulières. Le succès de ce programme dépend de l’engagement et de la qualification des intervenantes qui, sans être des spécialistes, ont suivi une formation ad hoc et proviennent d’un milieu culturel proche de celui du groupe cible.

 

Le projet Elternplanet sort aussi des sentiers battus avec sa formation des parents en ligne ; son offre comprend conseils en ligne sur son site Internet, Facebook, vidéos sur YouTube, etc. (37 000 contacts). D’après Katrin Buholzer, son succès tient à son humour qui informe sans donner de leçons, aux conseils pratiques donnés pour la vie de tous les jours, à sa proximité et à sa connaissance des soucis des parents. L’offre atteint ainsi aussi bien les milieux cultivés que ceux qui le sont moins.

 

Maya Mulle, directrice de Formation des parents CH (Elternbildung CH):

Comment sensibiliser les parents: expériences et perspectives

 

Participants au podium:

Sylviane Pfistner, espace ressources sàrl, Le Jardin des Parents

Claudia Gada, Primarlehrerin, zischtig.ch

Anke Moors, a:primo, projet:petits pas

Kathrin Buholzer, Elternbildnerin, Elternplanet.ch

Philippe Wampfler a exposé son point de vue sur le thème traité par cet atelier. Pour lui, les problèmes que l’école doit affronter ne sont pas vraiment nouveaux : il y a toujours eu du mobbing et des élèves distraits, et les stratégies pédagogiques pour y répondre existent. Les avis des enseignants sur la manière d’aborder les nouveaux médias à l’école vont d’un extrême à l’autre : de l’interdiction absolue à la complète intégration. Une interdiction absolue est difficile à appliquer ; une interdiction dans certains lieux semble être plus efficace. Dans le gymnase où enseigne Philippe Wampfler, la direction a opté pour une interdiction en classe, que les élèves respectent plus ou moins. Lors des examens, les élèves doivent déposer leurs smartphones. Cela dit, les nouveaux médias représentent aussi une opportunité. Il faut organiser le changement de façon sensée ; mais c’est là une question de pédagogie et non de technique.

 

Lors de la discussion, les participants sont arrivés à la conclusion qu’une utilisation positive des nouveaux médias est quelque chose d’important. Les directions d’école devraient se concentrer sur la qualité du climat scolaire et sur l’attitude à l’égard des nouveaux médias, en abordant ce processus sous un angle positif et en le pilotant. Ce ne sont pas les appareils qui seront au centre de l’attention à l’avenir, mais la manière de les utiliser.

 

Philippe Wampfler, M.A., Experte en Social Media à l'école,  Professeur de gymnase à l'Ecole cantonale de Wettingen:

Utilisation des smartphones - Expériences, conseils et perspectives

 

Participants au podium:

- Peter Baumann, Gesamtschulleiter Hergiswil, Directeur "Berufsverband SchulleiterInnen der deutschsprachigen Schweiz"

- Steve Bass, Master Digital Media, Medienpädagoge et responsable de la "ICT-Fachstelle" de l'école primaire de Regensdorf

- Christian Georges, collaborateur scientifique à la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin CIIP, www.e-media.ch

  •  

L’atelier 9 a permis de présenter quelques exemples d’utilisation des médias numériques dans l’animation jeunesse extrascolaire. Manuel Fuchs a testé pour Mobile Jugendarbeit Basel l’usage de Facebook dans l’animation jeunesse en milieu ouvert. Cet essai-pilote a montré que l’utilisation dans le groupe de pairs est fortement axée sur l’amitié et qu’elle peut contribuer au développement de l’identité. Mais Facebook sert aussi aux jeunes d’outil d’information et d’organisation (par ex. agenda). Manuel Fuchs a interrogé les jeunes et élaboré un modèle en vue de dégager des champs d’action. Un des avantages de Facebook est qu’il permet de créer très facilement des contacts.

 

Friedhelm Lorig a présenté le géocaching, sorte de chasse au trésor numérique. Des trésors (caches) sont cachés en plein air (dans la nature ou en ville) et leurs coordonnées GPS sont enregistrées sur un site web. Equipés d’un navigateur (téléphone mobile) les chasseurs de trésor partent à la recherche de celui-ci, passent des épreuves ou s’inscrivent dans le journal des visites. Il existe différents types de caches : « environnement » (pour transmettre sur place des connaissances sur les aspects écologiques ou faire découvrir la faune et la flore locales), « sport » (pour faire bouger, stimuler l’esprit d’équipe), ou encore « histoire/géographie ». On tire ainsi parti de la grande diffusion parmi les jeunes des mobiles permettant de surfer sur Internet. Il est également possible de transférer dans l’univers quotidien l’acquis procuré par le projet.

 

Enfin, le centre de quartier « Tamagotchi » a été présenté. Il s’agit d’un lieu où les jeunes qui n’ont pas d’ordinateur à la maison peuvent accéder gratuitement à Internet. L’offre comprend l’initiation à certains logiciels, des ateliers informatiques (par ex. réalisation d’un site Internet, montage vidéo, montage son, webradio) visant à stimuler la créativité et l’expression, ainsi que l’accompagnement dans la consultation de différents sites Internet, afin de développer le sens critique des utilisateurs.

 

Friedhelm Lorig, medien+bildung Atelier pédagogique Rhénanie-Palatinat, Mayence (D):

Utilisation du géocaching et de codes QR dans les activités de jeunesse

 

Manuel Fuchs, MA Travail social, Institut d’aide à l’enfance et à la jeunesse (HES de la Suisse du Nord-Ouest), ancien collaborateur de Mobile Jugendarbeit Basel

Facebook dans les activités extrascolaires des jeunes

 

Catherine Baroni et cris Bucek, Arcade Tamagotchi, Association Pré en bulle:

Le projet Tamagotchi: Créer et gérer un espace public multimédia

  •  

L’atelier 10 cherchait à répondre à une double question : qu’est-ce qui fait la qualité d’un jeu vidéo ou d’une application, et comment en tirer parti de façon adaptée à l’âge de l’utilisateur ? Marc Bodmer, en introduction, a illustré les différences entre la façon de jouer d’aujourd’hui et celle d’autrefois. Puis il a présenté différents jeux vidéo et applications, soulignant qu’il n’y a pas de lien direct entre jeux et violence. Lorsque les jeux violents ont un effet négatif sur le comportement dans la vie réelle, il y a en règle générale une atteinte psychique préexistante. Quant à ce qui pousse l’utilisateur à jouer, l’élément principal est souvent l’effet ressenti sur soi-même : le joueur éprouve un sentiment d’appartenance, exerce un contrôle ou un pouvoir, sent une excitation, marque une différence, etc.

 

Beatrice Straub Haaf a présenté, en guise d’exemple positif, le jeu didactique modulaire « Appolino » pour iPad, qui stimule chez les 5 à 10 ans l’apprentissage individuel de la langue et des maths.

 

Enfin, des experts ont présenté et commenté différents jeux vidéo directement à la console de jeu.

 

Intervenant: Marc Bodmer,  juriste et expert indépendant en jeux vidéo:

L’iceberg audiovisuel - Pourquoi les jeux vidéo fascinent-ils?

Intervenante: Beatrice Straub Haaf, responsable Informatique, Office de l’école obligatoire du canton de Saint-Gall (disponible seul. en allemand):

Appolino – Die Lern-App für iPads

 

Présentation de jeux vidéos:

- Daniele Lenzo, Medienwissenschaftler und Game-Experte

- Marc Gilliand, Sozialarbeiter FH, Fachexperte Neue Medien, new media concept schweiz

- Alfred Felix, Leiter Offene Jugendarbeit Gossau (SG)

- Simon Thoma und Marius Zgraggen, Oberstufenschüler Gossau

Dans son exposé introductif, Monika Luginbühl a relevé que le développement des compétences médiatiques était un thème actuel et important pour la pratique sociopédagogique, mais que la littérature et les offres de formation continue dans ce domaine étaient inexistantes. Les concepts pédagogiques relatifs aux médias qui seraient nécessaires pour répondre aux exigences professionnelles font aussi défaut. Monika Luginbühl considère que la voie de la pédagogie protectrice, à savoir la défense contre les dangers des médias, n’est pas la bonne et qu’il faut au contraire opter pour le développement des compétences médiatiques, c’est-à-dire promouvoir la capacité des enfants et des jeunes à utiliser les médias. La protection des jeunes face aux médias et le développement des compétences médiatiques sont d’autant plus importants pour les jeunes qui se trouvent en institution sociopédagogique et qui cumulent donc les difficultés. En fin de compte, il s’agit aussi d’améliorer l’égalité des chances dans la préparation à la vie professionnelle et la participation.

 

Pour développer les compétences médiatiques dans le contexte sociopédagogique, il faut inclure dans le processus les trois groupes de référence des enfants et des jeunes – à savoir les parents, les pairs et l’institution –, qui sont souvent en contradiction les uns avec les autres. En d’autres termes, il faut développer les compétences médiatiques dans le cadre de l’éducation (formation des parents), de la formation (par l’école) et au sein de l’institution à travers la pédagogie médiatique orientée vers l’action (culture médiatique). Monika Luginbühl propose un modèle qui tient spécifiquement compte du contexte sociopédagogique, dénommé Tri Sozia Media, comme base pour développer des concepts pédagogiques relatifs aux médias.

 

La discussion a également confirmé que les institutions disposent en général d’un accès restreint aux médias numériques et mettent rarement à disposition des ordinateurs ou autres médias pour travailler. Une série de mesures à prendre ont été citées au cours de l’atelier : sensibilisation des institutions et des parents par des spécialistes externes, intégration du thème dans les centres de formation et de formation continue, élaboration de concepts pédagogiques relatifs aux médias dans les hautes écoles spécialisées et les écoles supérieures, aides financières aux institutions pour la formation des parents et l’achat d’appareils et, enfin, discussion du thème au sein des autorités cantonales.

 

Intervenante: Monika Luginbühl, dipl. travail social HE, formatrice d’adultes ES, chargée de cours, formation de base en pédagogie sociale et éducation de l’enfant ES à la Berufs-, Fach- und Fortbilungsschule (BFF) de Berne : Nouveaux médias – un défi pour la pédagogie sociale

 

Participants au podium:

Thomas Freytag, Leiter Amt für Straf-und Massnahmenvollzug und Gefängnisse,Kanton Fribourg, Präsident Freiheitsentzug Schweiz FES

Prof. Dr. Olivier Steiner, Hochschule für Soziale Arbeit, Institut Kinder- und Jugendhilfe, FHNW

David Oberholzer, Leiter Fachbereich Kinder/Jugend, CURAVIVA

Spots de sensibilisation, cours médias pour les élèves ou éducation par les pairs sont différentes approches pour favoriser les compétences médiatiques. Quel est leur impact? Qu’en disent les jeunes? Dans cet atelier des exemples choisis seront présentés et discutés. Les participants seront guidés dans la conception et le choix des actions préventives appropriées.

 

Dr. Oliver Padlina, feel-ok.ch (disponible seul. en allemand):

Wie die Gesundheitsplattform Jugendliche erreicht und sensibilisiert

 

Prof. Dr. Per Bergamin, Fernfachhochschule Schweiz (FFHS):

Evaluation du cours de formation aux médias proposé par Swisscom aux élèves du secondaire

 

Annemarie Koch, Geschäfts- und Sendeleiterin Radio Chico mit Alfons Hubmann und drei jungen Radiomacherinnen:

Radio Chico